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Swiper et plus si affinités

Anne-Florence Ditcharry • déc. 14, 2023

Les sites de rencontre,
ce que leur utilisation dit de nous


L'utilisation des sites de rencontre n'est plus marginale aujourd'hui et correspond à un fait de société qu'il conviendrait de réfléchir.


Quelques chiffres illustrent l'ampleur du phénomène :

  • 22 % des couples formés depuis moins d'un an se sont rencontrés sur un site ou une application de rencontre...
  • 17 % se sont rencontrés sur des sites internet autres que des sites dédiés à la rencontre.
  • 16 % se sont rencontrés lors d'une fête ou d'une soirée privée entre amis.
  • 9 % se sont rencontrés sur le lieu de travail ou d'études.


Toutes les catégories d'âge sont concernées par les sites ou les applications de dating, et ce en des termes différents selon l'âge ou le genre[*].



Part des utilisateurs ayant été au moins une fois sur un site/appli de rencontre :


Hommes Femmes
Moins de 30 ans 49% 32%
de 30 à 39 ans 52% 36%
de 40 à 49 ans 44% 19%
de 50 à 59 ans 19% 18%
60 ans et plus 15% 16%

En 2023 et en France, un quart des français vivant en couple a rencontré son / sa partenaire sur un site ou une application de rencontre.

Dès lors, comment expliquer ce succès ? Quel sens donner à la banalisation de ces usages de mieux en mieux assumés alors qu'il y a 20 ans ces pratiques étaient socialement mal vues ?

Quel type d'accompagnement proposer à des patients parfois déstabilisés dans leurs expériences vécues au travers des sites et applications de rencontre ?

Loin de proposer un traitement exhaustif de l'ensemble des situations observées autour de ces pratiques, nous nous contenterons d'exposer ci-dessous quelques réflexions à caractère transversal partagées globalement au-delà des sites et applications spécifiques, ainsi qu'au-delà de la singularité de chaque utilisateur.

La diversification et l'élargissement des interactions possibles


Alors que précédemment les partenaires se rencontraient dans le cadre d'une pratique de loisirs culturels ou sportifs, sur le lieu de scolarisation ou de travail, sur les espaces festifs à proximité de leur domicile... les sites de rencontres ont largement ouvert et démultiplié le champ des contacts possibles. En fait, les rencontres aujourd'hui se sont souvent émancipées des autres sphères de la vie sociale. En ce sens, les sites de rencontre permettent de libérer les personnes de tout ce "contrôle social" jadis exercé par la famille ou par le cercle d'amis. Ainsi, la rencontre s'est progressivement "privatisée" et "délivrée" du regard des proches (famille, amis, collègues...). Par le brassage qu'il autorise, le site de rencontre permet, a priori, de sortir de son groupe social de référence si celui-ci paraît inconfortable. Les utilisateurs des sites/appli ne sont plus amenés à reproduire, comme par le passé, des appariements entre personnes de même condition sociale (« le cantonnier peut espérer séduire la princesse et la vendeuse rencontrer l'actionnaire »).

Le dépassement des blocages intimes associés à la rencontre


Rencontrer "l'autre" n'est pas chose simple pour tout un chacun. Avec l'appui d'un site, certains avancent l'aspect "pratique", "économique", "réactif" de la formule... leur permettant ainsi d'économiser une énergie précieuse en les dispensant de recherches fastidieuses pour trouver un partenaire...


D'autres personnes évitent ainsi de se confronter à leurs propres limites, à leurs propres blocages intimes. Manquant d'assurance, voire d'estime d'elles mêmes, porteuses parfois d'une image dépréciée de leur personne, fragilisées généralement par quelques expériences douloureuses, ébranlées psychologiquement par des échecs traumatisants… nombreuses seront les personnes animées par un "besoin d'évitement". L'inscription sur un site de rencontre sert parfois à faire l'économie d'un travail de reconstruction psychologique pourtant bien nécessaire. Ce faisant, cette stratégie d'évitement souvent inconsciente va certes faciliter la rencontre virtuelle, mais ne va en rien traiter sur le fond, structurellement, la difficulté intime... qui pourra se révéler, ressurgir, au moment de la rencontre physique... ou qui refera surface sur d'autres registres de la communication avec l'Autre.

Des attentes et des orientations sexuelles mieux reconnues et assumées


La tendance est ici encore à la diversification et à la spécialisation des sites et des applications. L'approche marketing inspire bien évidemment ces opérateurs qui "segmentent" le marché de la rencontre. Schématiquement, et à côté des grands sites généralistes, nous auront des supports adaptés à la recherche d'un "plan Q", à la rencontre du conjoint rêvé, aux LGBTQIA+, aux jeunes de moins de 30 ans, aux seniors, aux CSP+, etc. (la déclinaison est très large).


Toujours est-il, et quelle que soit la préoccupation commerciale des gestionnaires de sites, que les orientations sexuelles les moins admises socialement sont ici acceptées et reconnues. Les sites donnent à voir et proposent un outil de rencontres à des publics qui, par le passé, devaient dissimuler ou taire leurs véritables attentes, pratiques ou orientations sexuelles.


Dans le même sens, nous pourrions même considérer que l'utilisation d'un site ou d'une application pourrait accompagner la totalité d'un parcours de vie. Des premières rencontres d'un.e jeune ado cherchant à découvrir l'échange sexuel, au / à la jeune adulte visant à expérimenter des pratiques diverses, à l'adulte espérant trouver le.la partenaire stable avec lequel / laquelle construire quelque chose de solide et durable, au senior cherchant principalement le/la compagne avec qui gérer au mieux la fin d'un parcours (pour ne citer que quelques profils parmi bien d'autres...)

Une contribution parfois utile à la construction identitaire


L'un des premiers principes d'action, lorsque l'on veut être présent sur les sites de rencontre, consiste bien sûr à séduire le ou la potentiel(le) partenaire. Il s'agira alors d'améliorer l'image de soi que l'on va afficher. Cet effort de valorisation portera sur l'aspect physique (taille, poids, silhouette,...), sur l'aspect psychologique ou moral (selon les profils : être doux, fort, sécurisant, tendre, mais aussi être sportif, dynamique, joyeux, drôle, sérieux, respectueux, honnête,...). L'un des effets positifs et trop rarement souligné réside dans le fait que cette "mise en scène" va parfois participer activement à la construction identitaire de la personne, et ce, en agissant "en miroir". Les personnes peuvent finir par assimiler et intérioriser progressivement les critères qu'elles pensent que "l'autre" devrait apprécier. A vouloir systématiquement apparaître comme fort et protecteur, l'homme tendra progressivement à devenir plus sécurisant. A vouloir apparaitre comme douce, dynamique, etc. la femme tendra à acquérir ou développer ces traits particuliers. L'individu a tendance (malheureusement) à devenir ce qu'il croit et pense que les autres attendent de lui ; à s'adapter à ce qui est susceptible de développer sa capacité à séduire et à rencontrer l'autre.

On le voit ici, les sites et applications de rencontre peuvent considérablement élargir le "champ des possibles" dans la promesse implicite qu'ils avancent en termes de nombre, de diversité de profils potentiellement disponibles ainsi que pour faire correspondre des attentes, des pratiques et des orientations sexuelles ciblées.

Pour autant, le succès de ces sites et applications est-il toujours aussi émancipateur et positif ? Quelques réflexions de nature différente – du plus général au plus particulier – méritent d'être prises en compte, hors de tout jugement moral.

Observations générales d'ordre culturel et social

  • Une tendance consistant à reproduire "l'entre soi"
    S'il est vrai que les plateformes de "dating" se sont largement démocratisées (utilisation aussi répandues dans les catégories populaires (33%) que chez les cadres et professions intellectuelles supérieures (34%), laissant espérer une plus grande diversification des profils rencontrés), la tendance va vers la multiplication d'applications de "niche" où les français à fort capital économique et culturel peuvent recréer des nouvelles formes "d'entre soi".
    Plus largement, la spécialisation d'un grand nombre de sites sur des publics ou des attentes particulièrement ciblées ne favorise pas le brassage que l'on aurait pu espérer. Aussi et pour schématiser, ces sites tendent à mettre en lien "du pareil au même".
  • Une promesse de rencontre souvent non tenue
    43 % des utilisateurs de sites ou applications de rencontre ne sont pas parvenus à rencontrer quelqu'un
    [*]. Cette performance très relative peut interroger sur ce que viennent réellement chercher nombre d'utilisateurs en s'inscrivant ou en demeurant sur ces sites. La rencontre effective n'est peut-être pas le seul objectif réel d'une partie des usagers, qui entretiennent ainsi, sans conclure ni passage à l'acte, un espace relationnel purement platonique et fantasmatique.
  • Un "zapping sentimental" inépuisable, mais pas forcément fécond
    En passant d'un "possible" à l'autre, d'un profil séduisant à un autre profil séduisant dans le grand catalogue de "l'âme sœur" ou du partenaire potentiel, l'utilisateur va vivre – dans la fébrilité – une suite ininterrompue de "micros désirs", de moments d'excitation virtuelle qui vont se succéder. Si cette suite de propositions compatibles est susceptible de rassurer, cette quête infinie risque aussi de plonger l'utilisateur dans une réelle "inquiétude", c’est-à-dire dans une quête aussi addictive qu'incertaine de son "objet de désir". Il est très probable que pour certains utilisateurs, l'inscription sur un site n'ait d'autre objectif que la recherche en tant que telle (avec l'excitation qui y sera associée) et ne vise pas pour autant la rencontre concrète possible.
  • Une pratique qui peut, quand elle devient quasi addictive, représenter un investissement considérable en temps et en ressources financières
    29 % des utilisateurs se reconnaissaient eux-mêmes, ou étaient reconnus, par un proche comme étant parfois "addict" aux sites de rencontre (surtout les hommes). De la conception du profil, à la gestion des sollicitations, des contacts, voire des rendez-vous... la présence active sur ces sites pour des personnes que l'on devine, au moins pour partie, tendues, stressées dans leur recherche sentimentale ou sexuelle, représente un coût en énergie et en temps, voire en argent (notamment pour les hommes) qui ne s'investit pas ailleurs.



Observations générales d'ordre psychologique

  • Le principe de l'anonymat est à la base du succès des sites et applications de rencontre.
    Ce faisant, ces sites peuvent héberger nombre de profils fragiles, irresponsables voire déséquilibrés, ou tout simplement malveillants. Bien que minoritaires, ces pratiques n'en sont pas moins très violentes pour les personnes abusées dans leur confiance et qui pourront recevoir des contenus agressifs (50% des femmes disent avoir reçu des "images explicites non sollicitées"
    [*]) ou subir de véritables chantages dès lors qu'elles auront eu l'imprudence de communiquer diverses informations personnelles.
  • La volonté de séduire pour générer des contacts, la volonté de ne pas laisser "indifférent", invite à la dissimulation de ses traits particuliers pour mieux correspondre aux profils standards valorisés à ce jour dans l'espace social et médiatique.
    Le besoin de correspondre à la norme contraint la personne qui, faute de pouvoir assumer "qui elle est vraiment", endossera ainsi une image "déréalisée" de sa personne, et ce avec le double inconvénient de ne pas pouvoir se donner à voir pour ce qu'elle est... et de conforter les normes et standards qui enferment. Ces concessions ont leur part de violence psychologique. Le fait de concéder peu ou prou à ces subterfuges peut se révéler tout aussi agressif pour la personne, que le fait d'enregistrer des échecs nombreux dans l'aboutissement de la recherche de partenaires. L'estime de soi en prend un coup et peut bien sûr fragiliser le nécessaire narcissisme de chacun. Les échecs enregistrés dans la mise en relation ou dans l'aboutissement concret de la rencontre peuvent faire douter la personne de ses qualités propres et ainsi affecter lourdement l'estime d'elle-même dans ses capacités comme dans son identité.
  • Les utilisateurs de ces sites et de ces applications sont pour beaucoup à la recherche d'une relation amoureuse ou sexuelle idéalisée.
    Trouver enfin la personne stable, attentive, rassurante qui nous permettra de rompre une solitude pesante. Trouver aussi une personne sensuelle, dynamique, performante, attentive à notre plaisir et avec lequel jouir sans réserves... Chacun espère trouver dans le "catalogue virtuel", la personne idéale qui lui est quasiment prédestinée. Réclamant ainsi, par son adhésion à tel ou tel site "un droit au bonheur" ou "un droit au plaisir" dans un contexte culturel et social où la frustration devient insupportable, les adhérents à ces sites et applications de rencontre prennent l'habitude de calmer appétits et attentes dans des démarches réactives de consommation rapide, où swiper devient la normalité.
    La majorité des utilisateurs des sites et applications de rencontre confie avoir éprouvé une grande souffrance après avoir échoué à trouver le partenaire rêvé (soit dans la recherche elle-même, mais plus souvent après la rencontre, quand les personnes se confrontent vraiment au réel). Cette souffrance ne peut être imputée aux sites eux-mêmes, mais plutôt au surinvestissement psychique et émotionnel que les utilisateurs en font parfois.



En oubliant que la rencontre est un processus long, aléatoire, parfois douloureux... en oubliant qu'une rencontre réussie nécessite de la surprise, de l'inattendu et de l'inespéré... en oubliant que l'amour est une construction qui requiert du temps, des concessions, des arrangements... il est important de ne pas oublier qu'en matière de relation amoureuse la pensée magique n'existe pas et que le malentendu peut devenir dévastateur.


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Au global, l'utilisation des sites de rencontre permet d'élargir sensiblement le périmètre des recherches d'un ou d'une partenaire, et ce tant en volume qu'en diversité. Ces outils permettent de s'affranchir des contraintes et des freins auxquels chacun s'expose en "milieu naturel", dans la "vraie vie". Le nombre significatif et croissant de couples formés à partir d'une plateforme de rencontres confirme l'intérêt de cet outil. Encore faut-il ne pas lui demander de rendre le service qu'il est incapable de proposer, c’est-à-dire de traiter au fond de nos blessures intimes et de garantir l'identification du partenaire parfaitement compatible avec ce que nous pensons être, nos traits particuliers et nos attentes intimes. Encore faut-il s'efforcer de comprendre ce qui se joue d'illusion (et de frustration) lorsque la recherche devient addictive concernant la rencontre. Cette prise de conscience s'avère nécessaire afin de déboucher positivement dans des rencontres aussi épanouissantes que maîtrisées, y compris avec le concours des plateformes de rencontre.



[*] Données publiées par Statista Research Departement en 2023
[*]
Enquête IFOP 2018

[*] Etude européenne pour l'application ONCE menée via l'institut d'études YOUGOV

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